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04.03.04

AUTODENONCIATION DES EX-PORTE PAROLE DU GSF

AUTODENONCIATION DES EX-PORTE PAROLE DU GSF (Genoa Social Forum)

Le 2 mars commence le procès de 26 personnes accusées de « saccage et
dévastation » à Gênes pendant le G8 en 2001. Pour ce délit qui n'est plus
appliqué en Italie depuis des dizaines d'années, est prévue une peine très
lourde, de 8 à 15 ans de prison.

Entre temps, l'homicide de Carlo Giuliani a été classé sans suite. De
nombreux responsables des violences et brutalités à l'encontre de personnes
à la Diaz et à Bolzaneto ne sont même pas inculpés, pour la raison
incroyable qu' il semble impossible d'identifier les fonctionnaires des
forces de l'ordre.
Personne n'est inculpé pour les violences des 20 et 21 juillet 2001 à l'
encontre des manifestants. Le tribunal de Cosenza poursuit en justice 13
militants du mouvement pour les évènements de Gênes avec de très lourdes
accusations dont la conspiration politique à travers des associations
subversives et l'atteinte aux organes constitutionnels de l'Etat
Le compte n'y est pas.
Gênes est une blessure ouverte dans la conscience démocratique. Toute l'
Italie et le monde entier savent que quelque chose de grave et d'
inacceptable s'est produit ces jours là. Les droits civiques et politiques
ont été suspendus de fait pour casser l'importante expression de la
participation populaire et de la protestation civile.

Les dirigeants des forces de l'ordre et les responsables politiques qui ont
planifié et suivi la répression doivent répondre de leurs actes, avant tout
devant les citoyens, pour reconstruire la confiance en la démocratie dans
notre pays.

Le Genoa Social Forum (le GSF) et son conseil de porte-parole s'étaient
dissout depuis l'automne 2001 car de nouveaux lieux unitaires ont vu le
jour. Mais aujourd'hui, nous, les ex porte parole, nous revenons pour nous
exprimer ensemble.

Nous nous opposons à la tentative de réécriture de l'histoire qui accrédite
la thèse de la dévastation de la ville par les violences des manifestants,
eux qui par leur résistance ont en fait empêché que le bilan de cette
journée soit encore plus grave.
Nous croyons qu'il n'est possible d'évaluer les faits reprochés aux
personnes en procès que dans le contexte des évènements qui se sont déroulés
ce jour là.

Dans notre diversité et notre unité, aujourd'hui comme en 2001, nous
assumons encore une fois la responsabilité d'avoir discuté et décidé les
initiatives et les actions mises en ouvre par les réseaux qui se
reconnaissaient dans le GSF. Auprès de ceux qui veulent soutenir qu' en
juillet 2001 à Gênes s'est accompli un grand délit collectif de dévastation
et de saccage, cette lettre à valeur d'autodénonciation.

Les ex-porte parole du Genoa Social Forum:

Vittorio Agnoletto, Piero Bernocchi, Marco Bersani, Raffaella Bolini,
Francesco Caruso, Luca Casarini, Chiara Cassurino, Peppe De Cristofaro, Luca
De Fraia, Roberto De Montis, Maurizio Gubbiotti, Stefano Kovac, Bruno
Manganaro, Alessandra Mecozzi, Massimiliano Morettini, Luciano Muhlbauer,
Alfio Nicotra, Bruno Paladini, Angelo Pedrini, Sergio Tedeschi

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Le 29 février, les manifestations de solidarité dont celle partie de l'école
Diaz se sont rejointes entre la Place Alimonda et le Cours Buenos Aire puis
le défilé a poursuivi jusqu'à la Place de Ferrari. Dans le cortège se
trouvaient des personnes qui étaient à l'école Diaz dans la nuit du 21 au 22
juillet 2001 : Arnaldo Cestaro (65 ans) et Mark Covell, journaliste anglais
qui était alors resté 14 heures dans le coma.
Sur les banderoles on lisait « La Diaz, n'oublie pas », « Se rebeller est
un droit » « Nous sommes tous des dévastateurs »

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